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Valère Kaletka

Posted on mai 22, 2019mai 25, 2019 by

Retour au sommaire de la revue Solstices n°3

Offert au vent piquant

 

A genoux dans l’humus

Je laisse le petit vent piquant

Jouer de moi

Recouvrir mon visage

Des feuilles d’or souple

Affutées par l’automne

C’est bien ici l’automne

Qui façonne et rançonne

Mes cathédrales rieuses

La forêt me linceule

D’un silence bruissant

De roux et d’ocre

Offert au vent piquant

J’en oublie de mourir

 

*

 

Machairodus

 

Quand l’hiver et la nuit

S’accouplent un beau dimanche

Les nouements se déploient

Par rafales en nos gorges

 

(peur du machairodus arrêté par le feu à l’entrée de la grotte)

 

Il n’est plus temps de rire

De courir sus aux belvédères

Juste peler l’angoisse

Comme une écorce molle

 

(je t’aime un peu beaucoup passionnément dimanche aussi)

 

Dehors gémissent en loups hostiles

La bise besognant sa nuit

Demain l’enfant qui perçait sous la chape

Redevient un Titan

 

(je frappe un peu beaucoup passionnément – machairodus occis)

 

*

 

 

Transports

 

L’époque babillante

Nos parents menottés

à des poussettes heureuses

ratissant les jardins.

On se moque de marcher

sous le train des nuages

le chariot se meut seul

petits cahots aimants.

 

Et puis on brûle

on brûle on brûle

calories neurones

certitudes idéaux

moteurs de voitures

tout près du grésil

on brûle

 

La période ânonnée

Mes enfants menottés

à ma chaise sur roues

certains dimanches rasants.

On se moque de parler

Privilège du sursis

la chaise se meut seule

sous le train des nuages.

 

*

 

Quête

 

 

De la main

De la langue

De l’idée qui s’invente

Je rénove ma

Quête

D’aspérités

 

Nodules accastillés

Excroissances enjouées

Tout ce qui bout

D’aspérités

M’inspire

 

Le lisse corrompt

Le lisse corrompt

Fait le lit de

l’ennui

 

*

 

*

 

Les sarments

 

Nos écrits

Se racornissent

Comme la peau molestée

Par le temps la dune

Etêtée par le vent

 

Les mots se recroquevillent

Sur le squelette

De l’essentiel

Les mots aimants, les mots

Dompteurs de sens, lascifs ou nus

Meurent tour à tour

A la jetée

 

Les mots d’amour tombent un par un

Au champ d’honneur

 

Reste le vin tourné

Le galbe momifié

Un chapelet de mots qui n’en disent pas tant

Et s’amoncellent en tas

D’inélégants sarments.

 

*

 

Le gypaète

 

 

Entre le masque bantu

Et la tête réduite

Je bombe le torse

Moi, le gypaète barbu

 

Une fois par siècle                                         Vent chaud

On me dépoussière

Jamais la même gueule

Au bout du plumeau                           plongée

Pas le temps pour moi                                               rivière

De m’attacher

 

De mes yeux perlés

Je fixe sans ciller

Façon incandescente                                      boire

Une petite Atèle

A la toison soyeuse

 

Mon combat est vain

Car je la sais conquise                                   Vent chaud

Par la dent de marsouin

Aux reflets de banquise

 

Reste à me concentrer

Sur les craquements sourds               filet

Du Vieux parquet cosaque

Et l’inclinaison molle                                                noir

Du temps désappointé

 

 

*

 

Les colosses

 

Quelques colosses usés

jettent leurs filets

de pampres érectiles

et la sève lunaire

tricote des aiguillons

 

Sur les cheveux roux

de la promeneuse

une treille crispée

pose sans contrainte

son crépu décharné

 

La couronne christique

 

Et la sève lunaire

griffe le ciel du monde.

 

*

 

Vous

 

On se dit Vous

A tour de bras.

La coquetterie

Que voilà.

On se vouvoie

Du bout des angles.

 

Se dépose un voile pudique

Sur la godille de nos émois

 

On se vouvoie

Perles de gemmes

Et cristallines euphories

Nées d’Outre-Moi

On se dévoie

Nez dans la grâce

 

Cligne l’ondulante musique

Qui nous ravive

Et nous fourvoie.

 

 

*

 

La frange

 

Les jours de pluie dies irae

je veux trouver la frange

là où le Sec et l’Eau

se lèchent la trogne

éhontément

sans crier Timber

sans crier Carambar

Guerre guerre ou Gare

A la marge du Sec

Là, très précisément 

où tombe enfin le bel outrage

 

Lorsque le Sec se jette à l’Eau

Il y a toujours une motte

pour arrêter l’orage

je rêve de cet endroit

comme d’autres cherchent encore

le cul de l’arc-en-ciel

J’y rêve tant et plus

que j’en oublie souvent

combien la pluie est belle

les jours de pluie

dies irae

les jours de plic

dans les dentelles

 

 

*

                                   

Cocon

 

Là campent trois géants

sur la marge grêleuse

qui tranche l’horizon

 

Dans la frange laiteuse

de ce quartier d’automne

ils battent une chamade

digne d’un cœur de bœuf

font sonner le tocsin

de la Verte Arrogance

 

À leurs pieds un cocon

de joncacées sauvages

piqueté ça et là

de lys en connivence

 

À leurs pieds un cocon

au dénivelé sage

ivre de candeur

M’ATTEND

 

 

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