Journal de Mademoiselle Jacinthe Holland
Entrées concernant le voyage à Turin du 24 février au 2 mars.
Lundi 24 février. Aérodrome de Londres. 6 pm. Ciel nuageux et vent fort.
Nous sommes arrivées à l’aérodrome avec deux bonnes heures d’avance qui sont devenues quatre heures à cause de la météo. Augusta, qui peut difficilement rester en place, est allée glaner des informations auprès des hôtesses. Notre correspondance était garantie par la compagnie et ils mettaient à notre disposition un salon ainsi que du thé. Rassurée, Augusta a ensuite entrepris un sermon au jeune groom pour être certaine qu’il prenne soin de nos bagages. Je l’ai laissée faire, et j’ai choisie de m’installer dans un des canapés pour y rédiger ce journal.
Nous sommes parties dans la précipitation mais ma cousine Hortense qui devait accoucher à la mi-mars a mis au monde mon filleul avec trois semaines d’avance. Le temps que le télégramme nous parvienne en milieu de matinée, nous avons fait nos bagages pour prendre le zeppelin direction Milan le soir même.
L’aérodrome est excentré de Londres. Il a été récemment aménagé : c’est un des anciens hangars à zeppelins. Une partie du toit a été retirée pour permettre les décollages et atterrissages ; l’autre moitié du bâtiment a été aménagée en comptoirs commerciaux, accueils de compagnies aériennes et salons d’attente pour les voyageurs. S’il n’est pas très esthétique, cet aérodrome est à présent le plus moderne. Il dépasse sans peine celui de Paris, vétuste et décoré de moulures vieillottes. J’aperçois Augusta sur le pas de la porte qui me cherche. Le contrôle des billets doit être en cours.
Mardi 25 février. Zeppelin Léviathan, ascension depuis Lyon. 2.20 pm. Brume mais temps relativement clair.
Notre première escale à Paris s’est bien passée. Nous n’avons pas été invités à descendre car elle s’est faite au milieu de la nuit. J’ai entendu les pas des hommes occupés à fumer sur le pont au-dessus de nos têtes. Le Léviathan et son confrère le Rahab sont les plus rapides et les plus fastueux zeppelins de leur temps. Leur ligne principale est de Londres à Milan, avec une escale à Paris et une autre à Lyon. Ces deux arrêts sont assez longs en raison d’un afflux conséquent de passagers, ce qui ramène finalement le voyage à une vingtaine d’heures de vol.
À Lyon, Augusta a tenu à aller acheter quelques produits français avant de reprendre la route et j’ai proposé de l’accompagner dans ses emplettes. Rien ne l’émerveille tant que la cuisine française. Elle a passé une vingtaine de minutes à hésiter entre différentes spécialités pâtissières. Elle s’est finalement décidée en décrétant que ce qu’elle ne prenait pas pour l’aller, elle le prendrait au retour. Elle a noté ce qui l’intéressait et a emporté sa boîte de sucreries.
Je suis à présent enroulée dans une couverture face à la baie vitrée du zeppelin. Un homme m’a prêté la sienne lorsqu’il a vu que je frissonnais sur ma chaise longue. Il m’a posé quelques questions sur ce que j’écrivais – davantage par politesse que par réel intérêt – puis a pris congé. J’ai mal entendu son nom à cause du passage d’un chariot métallique au même moment. Je crois que c’était Johnson… peut-être Jefferson. Je demanderais à Augusta de s’informer auprès du maître d’hôtel si je n’oublie pas d’ici là.
Nous devrions arriver autour de six heures à Milan et nous passerons la nuit là-bas avant de prendre le train de Turin assez tôt demain matin. Le mari d’Hortense nous attendra à la gare.
Mercredi 26 février. Hôtel Moro, Piazza del Duomo. 8 am. Pluie.
Le Duomo émerge à peine de l’épaisse pluie qui dégouline sur la Piazza. La vue était si belle hier soir dans le coucher de soleil que je regrette de la quitter sous un temps plus proche des hivers londoniens que de la douceur méditerranéenne. J’écris un peu pendant qu’Augusta donne ses consignes pour l’installation des bagages sur la voiture, direction la gare. Elle est mortifiée à l’idée que les valises puissent être abîmées par cette pluie torrentielle, ou pire que le cocher nous perde sur le chemin à cause de la visibilité réduite.
Je suis déjà venue à Milan lorsque j’avais dix ans. Une partie de ma famille maternelle y a longtemps habité car mon oncle travaillait dans l’industrie. Depuis, ils sont pour la plupart rentrés en Angleterre, à l’exception de mes cousines Hortense et Lily qui se sont mariés avec des Italiens. Hortense, que nous allons voir tout à l’heure, s’est mariée il y a deux ans avec Federico Altiero, l’aîné d’une famille de banquiers.
Milan est une sorte de diamant brut. Elle renferme à elle seule la quasi-totalité des plus riches familles d’Italie qui la préfèrent à la capitale administrative et au sud du pays, assez mal famés. Mais ses facettes sont extrêmement tranchantes. Plus d’une jeune fille ingénue y a perdu sa réputation et s’est vu contrainte de partir très loin. La bonne société n’y pardonne rien. Elle semble, de prime abord, plus détendue que celle de Paris ou de Londres. Ses excès sont connus à travers le monde mais une fois qu’on en est exclu, il est impossible d’y revenir.
Le même jour. Train vers Turin. 10.45 am. Nuageux.
La pluie s’est dissipée en milieu de matinée, ce qui nous a permis de regarder le paysage à travers les vitres. Nous avons traversé des terres agricoles, parfois à proximité d’un petit hameau. Comme le périmètre des industries se trouve de l’autre côté de Milan, cette partie du Nord de l’Italie a conservé un aspect plus rustre. Le voyage a égayé Augusta qui semblait soucieuse jusqu’ici. La perspective d’être enfin arrivée l’a suffisamment apaisée pour qu’elle lise à voix haute les extraits de son roman-feuilleton qu’elle a soigneusement découpés dans le journal de la veille. Le bruit de la locomotive mêlé au ronronnement régulier de ses consonnes a accompagné ma somnolence.
Jeudi 27 février. Giaveno, maison des Altieri. 11pm. Temps clair, lune en croissant.
Je n’ai pas eu une minute à moi pour écrire depuis hier matin. Il est très tard, et j’espère réussir à raconter ces deux dernières journées sans m’éparpiller.
Nous sommes arrivés à l’heure prévue et Federico avait fait venir une voiture. Nous avons assez peu parlé durant le bref trajet. Hortense et son fils nous attendaient sur le perron de la maison. Elle a pleuré à ma seule vue, ce qui laisse supposer que les émotions de l’accouchement ne se sont pas encore tout à fait calmées. Elle m’a ensuite présenté le petit. Le bébé, prénommé Narcisse, a une énergie folle pour un si petit être. Hortense est en perpétuelle admiration devant lui. Je ne l’ai jamais vue aussi rayonnante. Même la nourrice semble un peu dépassée par l’enfant mais enfin, un garçon aussi actif est rassurant pour des nouveaux parents anxieux. Hortense est encore en convalescence car le travail a été long et pénible. Le médecin vient la voir tous les jours, et ausculte le petit. Federico m’a avoué qu’il était reconnaissant de ma venue. Hortense commençait à se morfondre de ne voir personne d’autre que ses parents à lui.
Ils ont acheté une bâtisse en pierre rose, une de ces maisons que l’on croise partout dans cette région. Federico y passe très peu de temps puisqu’il travaille à Milan avec son père mais il reste avec Hortense le temps qu’elle se remette tout à fait. La maison dispose en revanche d’innovations mécaniques tout à fait splendides. Federico m’a d’ailleurs posé des questions sur le Léviathan. Je crois qu’il aurait aimé travailler dans l’aéronautique.
Je n’ai pas réussi à bien dormir hier soir, pas plus qu’Hortense. Nous avons donc passé la journée à la maison, entre la chambre du bébé et la bibliothèque où le soleil est le plus chaud car il y tombe par un puits de lumière. Assises sur des fauteuils, je lui ai rapporté les nouvelles de la famille. Narcisse a l’air de bien m’aimer. Pas autant que sa mère, certes, mais il est intrigué par mes bijoux. Il est encore si petit… Il dort énormément, et durant ses moments d’éveil, ses grands yeux nous fixent avec intensité.
Augusta vient de m’avertir qu’elle partait elle aussi dormir. J’arrête donc mon récit ici pour ce soir.
Vendredi 28 février. Giaveno, maison des Altieri. 6 pm. Grand soleil.
Nous sommes partis à Turin pour la journée. Hortense tenait à me montrer sa nouvelle ville ainsi que ses amies. Elle souhaitait aussi que le petit change d’air mais à dire vrai il n’en a pas profité. Il a dormi durant toute la journée, sous la bonne garde de sa nourrice. Nous sommes allées rendre visite à quelques amies d’Hortense : d’abord un déjeuner puis une promenade où se mêlaient les ladies et les nourrices avec des landaus. Il y a à Turin un petit groupe d’expatriées anglaises et de femmes de Lords anglais. Nous utilisons l’anglais pour converser ensemble et passons au français lorsqu’un mot est obscur pour les Italiennes. C’est peu nécessaire, puisqu’elles parlent un anglais tout à fait fluide, avec un accent assez proche de celui d’Augusta.
Elles se sont montrées curieuses de ma venue en Italie et des conditions de mon voyage. C’est d’ailleurs à ce moment-là que j’ai parlé d’Augusta à qui j’avais donné sa journée de libre. J’ai entendu quelques murmures désapprobateurs lorsque j’ai évoqué la présence d’un unique chaperon extérieur à ma famille. Hortense a tenu à me défendre mais je n’ai répondu à ces pics que par un sourire. La capitale anglaise est plus stricte pour ce qui est de l’argent et de la naissance, mais elle ferme les yeux sur les mariages. C’est d’ailleurs ce qui me fait tant l’apprécier. Peu de gens s’offusquent que j’aie repris l’affaire paternelle et, si on me présente toujours des prétendants, on ne réclame pas pour autant mon retour dans l’institution matrimoniale.
L’heure du thé a été abrégée après ces remarques. Hortense en était plus affectée que moi, elle a tapoté son sac durant toute la route du retour avec un tic nerveux qui la trahissait malgré le sourire qu’elle arborait. Elle s’est retirée à présent dans sa chambre et je suis dans celle de Narcisse, à veiller sur le bébé endormi. Il a les yeux verts d’Hortense, mais rien ne dit que cela restera tel quel. Pour le visage, je dirais qu’il ressemble aux deux. Mais il est encore trop petit pour vraiment étudier sa physionomie. La cloche du dîner vient de sonner.
Samedi 29 février. Train vers Venise. 4 pm. Grand soleil.
Notre zeppelin de retour vers Londres a été décalé pour des raison logistiques, Federico l’a appris ce matin par un télégramme urgent. Au lieu de le prendre ce soir, il nous faut attendre dimanche soir. C’est le gros inconvénient du zeppelin par rapport à un trajet qui combinerait trains et bateau : nous sommes entièrement dépendants des conditions climatiques. Le train se moque bien de la pluie et du vent, et le trajet en bateau de la France à l’Angleterre est suffisamment bref pour que seule une grosse tempête ne le retarde. Le zeppelin est en revanche assez fragile, d’autant que le Léviathan et le Rahab – celui que nous prendrons demain – sont flambant neufs. De nombreux tests ont été effectués, ce sont des machines fiables, mais le coût a été tel que les investisseurs ne veulent prendre aucun risque.
Pour ce qui est du trajet, je ne suis pas inquiète. Augusta est avec moi, et elle remuera ciel et terre pour rentrer à temps à Londres. À dix heures ce matin, nous n’avions donc plus aucune obligation pour le reste de la journée. Mais Hortense et Federico avaient une idée pour nous : des parents à eux domiciliés à Venise étaient prêts à nous accueillir pour la nuit, et à nous fournir une voiture pour nous conduire dimanche au pied du train pour Milan. J’ai consulté Augusta avant de prendre ma décision, et elle a accepté avec vigueur. Je suis déjà allée à Venise à plusieurs reprises, Augusta jamais.
Nous avons donc pris le train en milieu d’après-midi, non sans de grandes embrassades avec Hortense qui peinait à contenir ses larmes. Seul Narcisse semblait assez indifférent de notre départ. Il a le privilège de son âge pour ignorer encore la tristesse des séparations. Augusta a emporté un livre qu’Hortense lui a offert concernant Venise et son histoire. Elle m’en a lu plusieurs passages, essentiellement ceux concernant la basilique Saint Marc.
Le même Jour. Venise. Maison de Terence Altiero (cousin de Federico) 9pm. Temps clair.
Les parents de Federico nous ont réservé un accueil très chaleureux. Ils ont deux garçons et une fille, et doivent avoir environ trente-cinq ans. Le cousin de Federico travaille parfois avec lui pour ce qui est de la banque, mais leur lien vient avant tout du père de Federico qui est le parrain de ce cousin. Son épouse nous a très bien reçues, bien qu’elle paraisse exténuée. Elle m’a avoué par la suite que le plus jeune de leur fils a une santé fragile qui la préoccupe assez. Nous avons pris congé de bonne heure pour nous lever tôt et visiter la ville que nous n’avons qu’entraperçue aujourd’hui.
Dimanche 1er mars. Zeppelin Rahab. 7.15 pm. Temps clair.
Venise n’a pas changé par rapport aux souvenirs que j’en gardais. Tout me paraît moins haut qu’à mes dix ans, mais la ville est restée aussi majestueuse que la première impression qu’elle m’avait faite. Augusta était perdue dans ses pensées, je l’entendais marmonner des choses en espagnol, ce qui prouve qu’elle était troublée. Elle fait toujours un effort pour parler anglais, même sous le coup d’une émotion. Elle m’a appris l’espagnol lorsque j’étais adolescente pour que nous puissions converser en public sans être entendues des oreilles anglaises.
Nous n’avons pas tenu à faire un tour en gondole, mais les échoppes des artisans ont retenu un bon moment notre attention. Augusta s’est intéressée à un souffleur de verre, d’autant plus lorsqu’elle a entendu le vieil homme parler en espagnol. Je n’ai pas saisi l’ensemble de la discussion car ils parlaient très vite, mais il me semble qu’ils argumentaient sur les mérites comparés de leurs régions d’origine. Les cloches de la basilique ont retenti sur les coups de onze heures, ce qui a coupé court à leur échange : Augusta tenait à aller assister à la messe.
Bien qu’arrivée en Angleterre à ses douze ans, elle reste une fervente catholique espagnole, et ne manque que rarement la messe. Nous autres, anglicans, sommes plus… dissipées concernant la religion. Elle m’a encouragé à venir avec elle mais j’ai décliné. J’ai préféré rester sur la place et aller voir les marchandises des orfèvreries. En voyant les timbales en argent ouvragé pour les trousseaux de bébé, je me suis rendu compte que je n’avais pas offert les cadeaux de naissance de Narcisse. J’ai pris soin en rentrant chez les Altieri de leur confier le paquet pour qu’ils l’envoient à Hortense dès que possible.
Une fois la messe dite, nous sommes allés voir les masques. Augusta n’était pas très à l’aise dans la boutique. Les orbites vides des masques lui donnaient l’impression d’être observée par une force supérieure. Je me suis gentiment moquée d’elle en lui disant qu’elle revenait de la messe, et que ces forces malignes ne pouvaient rien face à Dieu. Elle a marmonné qu’on ne savait jamais de quoi le diable est capable avant de m’attendre prudemment à l’extérieur du magasin.
Nous ne pouvions pas rester davantage : il nous fallait encore faire nos au revoir à nos hôtes, puis prendre le train pour rejoindre Milan. Augusta les a remerciés en les félicitant pour la beauté de leurs églises catholiques. Ils ont eu l’air sensibles à ce compliment.
Le trajet en train s’est déroulé sans encombre et le zeppelin était à l’heure au départ de Milan. Nous revoilà en face de la baie vitrée, à regarder Milan disparaître tandis que nous prenons de l’altitude. Augusta a sorti son ouvrage pour continuer à broder mais elle semble prête à s’endormir. Nous ferions mieux d’aller manger maintenant pour nous coucher tôt.
Lundi 2 mars. Domicile Londonien. 8 pm. Pluie.
Quelle différence de température entre l’Italie et ici ! Je suis certaine que je n’échapperais pas à un refroidissement. Enfin, peu importe, le voyage valait largement ce désagrément. À bord du zeppelin, j’ai eu la surprise de revoir le gentleman de l’aller qui m’avait obligeamment prêté sa couverture. Il s’appelle donc bien Jefferson. Il a dîné avec nous, mais n’a pas voulu parler de son voyage en Italie. Il a évoqué des affaires sans être explicite. Je n’ai pas insisté. Nous avons en revanche beaucoup parlé de Londres, de la royauté, un peu de la religion et finalement d’économie. Je soupçonne Monsieur Jefferson d’être journaliste, et j’aurais peut-être mieux fait de ne pas tant converser avec lui : je ne suis pas à l’abri de voir mes propos rapportés dans la rubrique mondaine. Il aura au moins la délicatesse, je l’espère, de signer ma confession d’un élégant et anonyme « Mademoiselle … »
Nous l’avons vu le lendemain, il est descendu durant l’escale à Pari, mais nous ne l’avons pas recroisé par la suite. Nous ne sommes descendues que très peu de temps à Paris : juste assez pour nous dégourdir les jambes avant de revenir dans notre cabine. Augusta était déçue d’avoir manqué l’escale à Lyon. Ça n’aura pas changé grand-chose par rapport à ses pâtisseries : l’atterrissage s’était déroulé au milieu de la nuit. Aux alentours de seize heures, il a commencé à pleuvoir un léger crachin, et il pleuvait tout à fait lorsque nous avons posé le pied sur le sol anglais.
Augusta s’est excusée et est allée dormir sitôt arrivée à la maison. J’ai pris le temps, quant à moi, de faire le tri des courriers qui étaient arrivés en notre absence. J’ai demandé des nouvelles à Clarisse et Edward qui sont restés à la maison pendant notre excursion. Enfin, je me suis assise dans mon bureau pour y raconter cette journée. Je pense que je recopierai les passages de ce voyage qui concerne Narcisse dans une lettre destinée à Hortense. Il faut également que j’achète la médaille de baptême du petit. Nous devrions le célébrer courant juin.
Je viens d’être interrompue par Clarisse qui m’apportait une carte de visite. Un gentleman l’a laissée à mon intention en me priant de prendre contact avec lui. J’ai sorti de l’enveloppe un carton épais couvert d’une écriture serrée à l’encre verte. Je le recopie ici :
« H. Jefferson – Détective Privé – 14 Page Street, Londres »
Ce n’était donc pas un journaliste. Il reste à savoir pourquoi il veut me parler. Je laisse ici mon récit qui concerne le voyage, nous nous concentrerons sur Mr Jefferson dès demain.
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