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Due infanzie
Gridano i bambini al ritorno da scuola,
Gocciano vasi dall’ultimo piano.
Una cornacchia a mezz’aria taglia il cielo.
Il tuo va dai tetti alla strada.
Deux enfances
Les enfants crient en rentrant de l’école,
Les pots tombent du dernier étage.
Un corbeau dans les airs traverse le ciel.
Le tien va des toits à la rue.
*
Il decimo anno
Per quanti anni mi sono chiesto
Della distanza: quanto impiega il mio grido
A raggiungerti, se è più forte il sonno dei giorni,
Se poi hanno un peso il dato e il preso
O sono invece un gas leggero che svanisce
Lì dove non siamo mai stati;
Se raggiunge una domanda una sola
Parola e si può passare la corrente;
Se esiste la corrente che ci vuole
Diversi e ancora uguali,
O i pixel della notte hanno riflesso
Lo stesso sguardo sulle nostre facce.
Ora non conto più i passi né i nomi
Gli abbracci dei risvegli e i viaggi
Gli squilli del telefono i discorsi fatti
E quelli per sempre mancati.
Per il sempre che non so contare
Le nostre mille schegge qui raccolte
A darci fiato dietro un muro d’allegria,
Le ostentate valigie della partenza
Ancora vuote dall’ultimo ritorno.
La dixième année
Depuis combien d’années me suis-je demandé
quelle distance : combien de temps met mon cri
Pour t’atteindre, si le sommeil des jours est plus fort,
Et si le donné et le pris ont une importance
Ou sont au contraire un gaz léger qui disparaît
Là où nous n’avons jamais été ;
Si un seul mot peut devenir une demande
Et si le courant peut alors passer ;
Si le courant existe qui nous veut
Différents et toujours identiques,
Ou les pixels de la nuit ont reflété
Le même regard sur nos visages.
Maintenant je ne compte plus les pas ni les noms
Les embrassades au réveil et les voyages
Les coups de téléphone les discours prononcés
Et ceux à jamais manqués.
Pour l’éternité que je ne sais pas compter
Nos mille éclats récoltés ici
À nous donner du souffle derrière un mur de joie,
Les valises exhibées du départ
Encore vides depuis le dernier retour.
*
Il primo orizzonte
A un miglio da terra prima dell’alba
Solo questa fusoliera divide il cielo
Fino al primo fendente di sole.
Così va disegnandosi il giorno:
Lo spettro lascia esistere crinali
Lontanissimi e in quella distanza
È quel che basta ad abbracciare il mondo,
Questo giorno per noi tutti uguale.
Fuori c’è il primo orizzonte,
Dentro giacche, occhiali, giornali.
Le premier horizon
À un mile de la terre avant l’aube
Seul ce fuselage divise le ciel
Jusqu’au premier rayon de soleil.
Ainsi va la journée qui s’annonce :
Le spectre laisse exister des crêtes
Éloignées et cette distance
Est celle qui suffit pour embrasser le monde
Ce jour pour nous tous identique.
Dehors c’est le premier horizon,
À l’intérieur vestes, lunettes, journaux.
*