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Dedica al fuoco
Con la legna di una casa abbattuta
Ti ravvivo per restarti accanto
Senza paura, perché adesso la mia
Fa cenere della tua forza
E insieme sfaldano stipiti, porte,
Vecchi infissi, un teatro di brace.
Al mattino sei il più piccolo fornello,
Con te inizia la nostra giornata:
Anche questa è la tua consuetudine
Di animale domato che si vendica.
Sacro e solitario, o domestico profano
Di un corpo di una stanza ti rivesti
E ogni perdita è certa. Non brucia come te
La calce dei nostri muri bassi.
Dédicace au feu
Avec le bois d’une maison démolie
Je te ravive pour rester près de toi
Sans peur, parce que maintenant ma force
Transforme en cendres ta force
Et ensemble elles bouchent les embrasures, les portes,
Les vieux luminaires, un théâtre de braises.
Le matin tu es le plus petit poêle,
Avec toi commence notre journée :
C’est cela aussi ton habitude
D’animal apprivoisé qui se venge.
Sacré et solitaire, ou domestique profane
Tu t’habilles du corps d’une chambre
Et toute perte est certaine. Elle ne brûle pas comme toi
La chaux de nos murets.
*
L’acacia
Per quale memoria sopravvive, quale ascolto
Chiedo senza difesa tra pareti non mie,
Ed apro le braccia a liberare il mio teatro
Dove la siepe è intatta e l’estate indolente.
Quasi fosse un castigo alla pigrizia, la pioggia
Portò il lampo che le divise in due la vita.
O compagna del vuoto che sarà, tu non vedi:
Della casa non decido più, il prato è arso,
L’acacia spaccata è senza voce e non hai forza
Per richiamare il mondo impresso sulla mia pelle.
Ora restano la siepe, il tronco, la pigrizia
Così lontani ed è infedele anche il mio piede
Da quell’istante sceso a segnare un prima e un dopo:
Cadendo, con la faccia impastata nella ghiaia,
Voltandomi solo verso me stesso, potendo
Infine, senza chiedere più nulla, pensare
La libertà di morire come un accidente.
L’acacia
Pour quelle mémoire survit-il, quelle écoute
Demandé-je sans défense entre des murs qui ne sont pas les miens,
Et j’ouvre mes bras pour libérer mon théâtre
Où la haie est intacte et l’été indolent.
Comme si c’était une punition pour la paresse, la pluie
Apportait la foudre qui divise la vie en deux.
Ô compagnon du vide qui viendra, toi tu ne vois pas :
Je ne décide plus rien pour la maison, la pelouse est brûlée,
L’acacia fendu est sans voix et tu n’as pas la force
De rappeler le monde imprimé sur ma peau.
Maintenant la haie, le tronc, la paresse restent
Si éloignés et même mon pied est infidèle
À partir de ce moment précis qui signale un avant et un après :
En tombant, le visage mélangé au gravier,
Me retournant uniquement vers moi-même, pouvant
Enfin, sans plus rien demander, penser
La liberté de mourir comme un accident.
*
Facile
Mio amore, questo è l’ultimo treno
Fra i tanti che abbiamo visto passare:
Gli scambi riposeranno fino a domani.
E io sento altri rumori, la notte,
Il battito difforme di una corsa
Lungo binari senza ferro e travi.
È qualcuno che porta la mia vita
Sulle sue spalle, ma non mi somiglia.
Aggirerà cento semafori spenti,
Pensiline come isole deserte,
Altoparlanti di nessuna partenza
Da annunciare. Perché questo
È l’ultimo treno, amore mio,
E nessuno verrà a dirti ciò che manca
Ai nostri giorni insieme.
Facile
Mon amour, ceci est le dernier train
Parmi les nombreux que nous avons vu passer :
Les aiguillages se reposeront jusqu’à demain.
Et moi j’entends d’autres bruits, la nuit,
Le battement irrégulier d’une course
Le long des quais sans rails ni voies.
C’est quelqu’un qui porte ma vie
Sur ses épaules, mais il ne me ressemble pas.
Il évitera cent feux éteints,
Des abribus comme des îles désertes,
Des hauts-parleurs qui n’ont aucun départ
À annoncer. Parce que ceci
Est le dernier train, mon amour,
Et personne ne viendra te dire ce qui manque
À nos jours passés ensemble.
*