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Petronio
Non mandano oracoli o numi
le ombre che agitano i sogni.
Accerchiare il pensiero è un’invenzione
che ciascuno si dà. Come il silenzio
s’appropria del corpo assonnato
gioca libera, la mente,
proietta al buio il giorno.
Chi supera avamposti in una guerra
e brucia città da commiserare
vede uomini in fuga, funerali di re
e sangue che scorre sui campi.
All’avvocato le leggi e il foro,
l’apprensione per chi sarà la corte.
L’avaro interra e dissotterra gli ori.
Il cacciatore è per fossati coi cani. Chi è sul mare
naufrago s’aggrappa a ciò che resta
della poppa strappata alle onde.
Scrive all’amico, la puttana. L’adultera fa doni.
E il cane abbaia nel sonno a orme di lepre.
L’ansia di questa miseria
non dura che lo spazio d’una notte.
Elles n’envoient ni oracles ni divinités
les ombres qui agitent les rêves.
Encercler la pensée est une invention
que chacun s’attribue. Comme le silence
s’approprie le corps endormi
l’esprit joue librement,
il projette le jour dans l’obscurité.
Qui dépasse les avant-postes dans une guerre
et brûle les villes apitoyées
voit des hommes en fuite, des funérailles de rois
et le sang qui coule sur les champs.
À l’avocat les lois et le tribunal,
l’appréhension pour qui sera la cour.
L’avare enterre et déterre les ors.
Le chasseur est dans les fossés avec ses chiens. Qui est sur la mer
naufragé s’accroche à ce qui reste
de la poupe arrachée aux flots.
Elle écrit à son ami, la pute. La femme adultère donne des cadeaux.
Et le chien aboie dans son sommeil sur les traces d’un lièvre.
L’angoisse de cette misère
ne dure que le temps d’une nuit.
*
Non andartene lontano
quando a sera ci addormentiamo
insieme, non andare
per sogni troppo ripidi.
Fa’ che sia piuttosto una finzione
il tuo passo solo, un’illusione
che ti riporti presto
a questo tuo respiro breve.
Va’ in un luogo
dove anch’io possa stare,
non andare
per sogni troppo ripidi.
Ne t’en va pas
quand le soir nous nous endormons
ensemble, ne pars pas
pour des rêves trop rêches.
Fais en sorte que ce soit plutôt une fiction
ce pas unique, une illusion
qui te ramène bientôt
à ton souffle bref.
Va dans un lieu
où moi aussi je peux être,
ne pars pas
pour des rêves trop rêches.
*
– Andare è il solo modo di aiutarti –
mi dice l’ultima voce,
troppo vicina per essere intesa,
né ripete la frase che mi aggira
e non vuole saperne di fermarsi.
Sono usciti da un lungo corridoio,
vanno giù per la scala di ferro
col rumore dei loro passi svelti,
come saltelli ancora di bambini:
ma sono divenuti grandi, anche per me
che già avevo scelto
e non riesco neppure più a vederli
mentre scendono a toccare terra.
– Partir est le seul moyen de t’aider –
me dit l’ultime voix,
trop près pour être comprise,
mais qui ne répète pas la phrase qui m’échappe
et qui refuse de s’arrêter.
Ils sont sortis d’un long couloir,
ils descendent l’échelle de fer
dans le bruit de leurs pas rapides,
comme des sauts encore d’enfants :
mais ils sont devenus grands, même pour moi
qui avais déjà choisi
et je n’arrive même plus à les voir
tandis qu’ils descendent pour toucher le sol.
*